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Le sport dans l'imagerie cinématographique

Le sport dans l'imagerie cinématographique
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8 décembre 2016

L'allégorie sportive dans Forest Gump (Robert Zemeckis, 1994)

La musique et le sport sont deux thèmes moteurs tout au long du film, et, conséquemment, nourrissent la vie du personnage principal. Celui-ci se construit de ces deux éléments, sans lesquels sa vie aurait été routinière. Il vit la succession de péripéties qui ponctuent sa vie hors du commun à la fois nonchalamment et intensément.

La course à pied est le premier sport qu’il découvre par un concours de circonstances. C’est sa vitesse qui lui permet d’intégrer l’équipe de football « All-American ». C’est son endurance qui le fait entrer dans la légende, avec un marathon improvisé sur un coup de tête. Quant au tennis de table, il découvre cette vocation à l’hôpital. Son entrée dans chacun des sports se fait par hasard. Au départ, la découverte de son talent est initiée par une fuite : il se met à courir le plus vite possible pour échapper aux garçons qui le provoquent et il se met à courir suite à sa rupture avec Jenny, son endurance le menant de rue en rue, de ville en ville à travers les Etats-Unis pendant trois ans. La notion de jeu lui est inexistante et incohérente. Le geste, sa répétition et / ou sa précision sont ses seuls intérêts. La performance ne l’intéresse que dans la continuité de l’action et non dans la compétition.

Forrest Gump pourrait quasiment être qualifié de film historique, si les faits n’étaient pas biaisés pour mieux mettre en valeur le destin extraordinaire du personnage principal. C’est pourquoi le sport est ici synecdoque de la culture américaine. Alors que Forrest Gump n’a pas conscience de son talent et ne sait en faire aucune utilisation à des fins compétitrices, il est amené, par les autres, la société, à orienter son potentiel vers un objectif, un dessein. Par exemple, Forrest Gump se passionne pour le ping-pong. Il s’entraine pendant des heures seul, sans partenaire ni adversaire, à envoyer la balle au même endroit. Puis, on l’amène à s’orienter vers la compétition, et il finit par représenter les Etats-Unis en opposition à la Chine dans le cadre de la diplomatie du ping-pong des années 1970. Il y a une véritable volonté de structuration de son trouble autistique, et le film est une perpétuelle réorientation de l’individu vers le collectif, de la pérégrination itérative vers le rendement exhaustif. A la fin de sa longue course à travers les Etats-Unis, les nombreuses personnes l’ayant suivi sont médusées lorsqu’ils découvrent que Forrest Gump ne courait pas pour une grande cause ; ils ne comprennent pas l’intérêt de courir sans intérêt. 

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5 décembre 2016

Les activités équestres et le tir à l’arc : du western au drame ou de l’utilitaire au sport d’élection

Monter à cheval, tirer à l’arc : ces deux actions transplantées au cinéma font immédiatement penser au western. Attirails affublés aux Amérindiens, le cheval et l’arc restent respectivement le principal mode de déplacement et l’arme de défense privilégiée (avec le tomahawk et la lance) car silencieuse.

Une scène de Broken Arrow (Delmer Daves, 1950) montre des cavaliers américains se succédant, et tour à tour recevant une flèche les mettant à terre, du dernier au premier. Ainsi, ce n’est qu’à la fin de la silencieuse hécatombe que le premier cavalier remarque l’action. Le tir à l’arc n’est en aucun cas un sport, seulement une arme utilisée en temps de guerre ou dans le cadre de la chasse.

Même en extrapolant vers d’autres genres, le tir à l’arc demeure quasi-exclusivement un outil d’attaque ou de défense, sauf dans Rebelle (Mark Andrews & Brenda Chapman, 2012) où l’héroïne sort victorieuse d’un concours. Pareillement, Robin des Bois (The Adventures of Robin Hood, Michael Curtiz & William Keighley, 1938; Robin Hood, Wolfgang Reitherman, 1973 ; Robin Hood: Prince of Thieves, Kevin Reynolds, 1991) détourne la fonction première de l’arc en tant qu’arme pour afficher sa virtuosité technique. Guillaume Tell, désormais délaissé au cinéma, est pourtant populaire dans de nombreux courts-métrages au début du vingtième siècle.

Quant au cheval, il passe de simple compagnon de déplacement à allégorie libertaire. Dégagé de sa responsabilité vis-à-vis de l’homme, il devient le symbole de la fougue ainsi que de la nature sauvage et débridée. Par ailleurs, dompté, il appartient alors à l’élite (Ne le dis à personne, G. Canet, 2006).  

12 octobre 2016

Les sports de glace

Les sports de glisse et de glace sont moins inscrits dans la culture populaire américaine que des sports comme le baseball, le football américain ou le basket, mais ils restent particulièrement représentés dans les films. Toutefois, l’image émanant du hockey, du patinage artistique ou du bobsleigh s’avère souvent sectaire et dichotomique. En effet, soit ces derniers suscitent une dimension romantico-dramatique (The Cutting Edge, Tom Gilroy, 1992), soit ils offrent un terrain propice à la comédie (Rasta Rockett, Jon Turteltaub, 1993), voire au burlesque (Blades of Glory, Josh Gordon & Will Speck, 2007).Contrairement au patinage artistique, le hockey bénéficie d’une certaine clémence dans les films (Slap Shot, George Roy Hill, 1977). Il s’inscrit dans la lignée des sports collectifs chers aux Américains. Les films sur fond de hockey ne tendent pas vers le ridicule.

Concernant le patinage artistique, l’esthétique d’antan n’est plus. Les somptueux tableaux sophistiqués au sein desquels évoluait Sonja Hennie (années 30 et 40) ont laissé la place à des films insignifiants ou chahuteurs envers ce sport. Le milieu du patinage artistique éprouve des difficultés à se défaire de son image désuète et kitsch, ce qui génère des films mièvres, particulièrement depuis les années 2000. Une vague de films de série B pour adolescents, dans le style de High School Musical, émerge avec dans le rôle de l’héroïne une patineuse rêvant de médailles et du héros un patineur en couple (The Cutting Edge : Chasing the Dream, Stuart Gillard, 2008) ou un ancien patineur de vitesse (The Cutting Edge : Fire & Ice, Stephen Herek, 2010).   

Dans le meilleur des cas, le recul est tel que le second degré et les gags donnent un coup de jeune à ce sport. Blades of Glory n’est pas qu’un film « moqueur » ; c’est un réel vent d’autodérision dans le sens où de très nombreux champions de patinage ont participé à la figuration de ce film (Scott Hamilton - champion olympique 1984, Peggy Fleming – championne du monde 1968, Nancy Kerrigan – vice-championne olympique 1994, Brian Boitano – champion olympique 1988, Dorothy Hamill, Sasha Cohen – vice-championne olympique 2006, Jamie Salé & David Pelletier – champions olympiques 2002, Yuka Sato – championne du monde 1994…)

Seul le drame Ice Castles (Donald Wrye, 1978) se démarque en tentant d’aborder avec gravité l’approche de la compétition, et non seulement son monde. Devenue malvoyante suite à une mauvaise chute, l’héroïne tente de remonter la pente. Les éléments gravitant autour de la compétition (entourage, sollicitations…) sont mentionnés et posent des questions sur la propulsion de jeunes non préparés dans un milieu destructeur et incontrôlable.   

3 mars 2016

Les activités nautiques

Aux balbutiements du cinéma, les activités nautiques se limitent à un sport « contraint ». Les films muets montrent quelques scènes où des personnages – souvent des Amérindiens – naviguent sur un lac. Il s’agit avant tout d’un moyen de déplacement, comme lorsque ces mêmes lacs sont gelés et accueillent des patineurs. Barques, canoës et kayaks sont, avec la pêche, les seules activités filmées dans ces nombreux courts-métrages allant du documentaire anthropologique à la romance édulcorée.

Par la suite, deux visions s’affrontent, la première avec une eau calme (Le Grand Bleu, Luc Besson, 1988) et la seconde avec une mer meurtrière (Jaws, Steven Spielberg, 1975). L’idée de l’eau calme / trouble / tourmentée est régulièrement métaphorique d’un voyage initiatique du personnage principal (Life of Pi, Ang Lee, 2012) La chanson « Just Around the Riverbend » dans Pocahontas (Gabriel – Goldberg, 1995) laisse présager un tel parcours. Elle permet également de mettre en valeur les qualités athlétiques de l’héroïne, qui, contrairement aux autres femmes travaillant dans les champs pour vivre de la cueillette, navigue avec fougue jusqu’à sa chute dans l’eau.

Puis, les effets spéciaux aidant, l’élément aquatique devient de plus en plus spectaculaire (Waterworld, Kevin Reynolds, 1995) pour finir en véritable déluge apocalyptique (Noah, Darren Aronofsky, 2014). Les activités aquatiques sont avant tout des choix solitaires mettant en lumière des personnages en quête de connaissance de soi ou de rédemption, la tempête étant l’élément psychologique ultime à affronter. Pour finir, la piscine, sphère domestiquée, est plus souvent utilisée comme domaine de vie quotidienne, d’entretien ou d’échange que comme espace de compétition. 

2 mars 2016

Le métier de cascadeur dans Singin' in the Rain (Donen & Kelly, 1952)

Tandis que les scènes dansées de Fred Astaire distillent élégance et légèreté, celles de Gene Kelly génèrent athlétisme et humour. D’un gabarit plus sportif, ce dernier évolue au cours d’une période faste en comédies musicales au style moins classique dont il a été le promoteur. Les chorégraphies sont désormais assurées par des danseurs-sportifs « touche-à-tout » à tendance hyperactive.  

Le film Singin’in the Rain retrace le passage du muet au parlant avec tous ses déboires. Le personnage de Gene Kelly débute dans le métier par la petite porte, celle de la cascade. C’est par un heureux hasard qu’il passe de figurant dans un western de série B à cascadeur. En effet, le cascadeur en poste se retrouve KO suite à un coup de poing. C’est l’occasion pour Don Lockwood de se faire un nom et de rencontrer la vedette féminine qui deviendra sa partenaire. Suite à sa courte scène où il finit culbuté derrière le comptoir d’un saloon, il demande au réalisateur : « Got any more little chores you want done ? »

C’est ainsi qu’avant de former un couple mythique, Lockwood assure des cascades rocambolesques, des tâches / corvées (« chores ») pour reprendre son terme, et ce avec le sourire. Sa première cascade se réalise en avion. Ce passage reflète l’époque où des inventeurs tentaient de faire vivre leurs inventions les plus farfelues. Ces cascades démontrent à la fois l’insouciance et l’inconscience des acteurs hollywoodiens qui étaient prêts à tout accepter pour laisser leur trace sur la pellicule et pour gagner leur vie.

Tant le métier de cascadeur que celui de danseur paraissent discutables quant à leur positionnement dans la catégorie « sport » car ils sont avant tout respectivement spectaculaire et artistique. Lorsque Lockwood saute d’une falaise en moto, l’exploit est moins sportif qu’acrobatique et physique. Même si Gene Kelly s’est fait doubler pour ces scènes, il n’en reste pas moins qu’il lui était courant de déborder de son activité de danseur pour aller explorer d’autres sports (roller, etc.) Il subsiste de l’œuvre de Kelly une énergie débordante passée en puissance. 

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1 mars 2016

Sonia Henie et Esther Williams : patinage et nage à Hollywood

Aujourd’hui, Hollywood fait rêver, la technologie (effet spéciaux, etc.) aidant. Il y a quelques décennies, Hollywood faisait rêver, les producteurs étant prêts à tout et n’importe quoi pour proposer de la nouveauté, de l’esthétisme, du glamour, du spectaculaire, bref du rêve. Et pour ce faire, tous les talents – même les plus improbables (on en voit quelques exemples significatifs dans That’s Entertainement (rétrospectives MGM 1974, 1976, 1994) étaient les bienvenus. Certains étaient de talentueux artistes de Vaudeville ou des chanteurs à voix, d’autres avaient un physique très avantageux et/ou un jeu exceptionnel. Puis, viennent quelques singularités, comme Sonia Hennie et Esther Williams.

La première (1912-1969) est une patineuse artistique championne du monde et championne olympique (1928, 1932, 1936). La deuxième (née en 1921) devient championne des Etats-Unis en natation (100 mètres nage libre). La volonté de rapatrier de telles championnes à Hollywood est due à plusieurs facteurs. Les studios recherchent des stars apportant le « petit plus » qui sont une sorte de cerise sur le gâteau. La concurrence entre les grands studios pousse ces derniers à faire preuve d’imagination. L’esthétisme et la beauté sont au rendez-vous avec les acteurs et artistes bridés, pour ne pas dire « séquestrés », sous contrat avec ces studios, mais les producteurs comprennent que de telles femmes, sportives, artistes et élégantes sont une mine d’or pour leurs studios.

La Twentieth-Century Fox a sous contrat certains des plus grands noms du moment (Elisabeth Taylor, Cary Grant, Marilyn Monroe…) et s’offre Sonia Henie, patineuse dynamique extrêmement appréciée pour ses qualités sportives et artistiques. Ce qui parait davantage surprenant est l’aura dont elle bénéficie aux Etats-Unis à ce moment-là alors que ses sympathies Nazie ont été reconnues.

Pour faire face à cette « trouvaille » de la Fox, la MGM studio dont sont sorties les plus grandes comédies musicales ainsi que les premiers Technicolors retentissants (The Wizard of Oz et Gone With the Wind, les deux réalisés par Victor Fleming en 1939) rétorque avec l’embauche d’Esther Williams. Elle rejoint les artistes du moment en proposant des numéros de danse aquatique.

Les films de Sonia Henie sont tombés dans l’oubli. Ceux d’Esther Williams connaissent une deuxième vie faiblarde grâce à ces numéros grandioses (fondus dans un décor complètement démesuré comme les affectionnait la MGM) qui réapparaissent de temps en temps à la télévision. Les histoires en elles-mêmes sont autant insipides que celles dans lesquelles joue Elvis Presley. C’est leur charisme qui sauve les films du kitsch (la première) et du ridicule (le deuxième).

29 février 2016

Match Point (Woody Allen, 2005)

Tant le titre que l’image d’ouverture sont révélateurs du message final : « match point » (balle de match) peut tout faire basculer – vers la victoire comme la défaite - tandis que le film s’ouvre sur une balle au-dessus du filet, comme une pièce jetée à pile-ou-face. Que ce soit dans la vie ou dans le sport, le travail ne suffit pas toujours : la chance, à tout le moins un concours de circonstances heureux et plus ou moins provoqué, est une précieuse aide. Ce sont souvent les ambitieux qui comptent sur cette alliée de dernière minute, alors que les plus modestes n’y croiront plus. Les premiers n’ont que peu de remords, ce qui semble d’autant plus attirer la chance.  

Woody Allen se sert du tennis pour déployer son message sur les tours facétieux de la vie. Le jeu s’immisce dans la vie du personnage principal jusqu’à ce qu’il prenne une tournure dramatique, comme une partie ou un match qui tourne mal, lorsque le désespoir ne peut être relayé que par un coup de chance salutaire. Dans le film, le tennis est important de par la fonction symbolique qu’il représente. A l’instar du golf ou de l’équitation, le tennis est toujours considéré comme une activité régie par des codes vestimentaires et comportementaux que la classe aisée intègre parfaitement.

Le choix de ce sport est le premier signe annonciateur de l’ascension sociale de Chris Wilton. Il est devenu professeur de tennis, il se cultive et ce dans le but d’intégrer le monde qu’il convoite. Cependant, pour y arriver, il doit composer avec les aléas de la vie et jouer à un double-jeu sur le terrain (enseignement avec prévenance pour Chloé, provocation pour Nola) et dans sa propre vie. Un bras de fer psychologique peut être observé entre sa volonté quasi-pathologique de vouloir maitriser puis construire méthodiquement sa carrière et les multiples revirements malchanceux qui entravent sa quête. C’est finalement sur une chance inespérée que son ascension s’achève…

11 février 2016

Roller Skate

Le premier virtuose du patin à roulette au cinéma est Charlie Chaplin dans The Rink en 1916, mais aussi et surtout dans Modern Times en 1936. Le patinage est prétexte à une série de gags plutôt prévisibles, comme lorsqu’il patine près du vide faisant mine d’être déséquilibré. Souhaitant impressionner sa dulcinée, il cumule les risques. Cependant, si la chute est aussi efficace que la tarte à la crème dans les comédies de l’époque du muet de par leur impact visuel, le patinage est de plus en plus rarement utilisé en tant que succession de gags. Ainsi, c’est principalement grâce à Gene Kelly que le patin à roulette est abordé sous une autre dimension, artistique et spectaculaire (It’s Always Fair Weather, 1955). Exécutant quelques pas de claquette roulettes aux pieds, il rend en apparence ce sport facile, comme il l’a fait pour la danse. Zigzaguant sur le trottoir puis créant un embouteillage gigantesque dans les rues new-yorkaises, ce numéro rappelle celui de Singin’in the Rain, où il arpentait les rues la nuit en chantant et en dansant. Donald O’Connor a prouvé lui aussi son aptitude à danser acrobatiquement en patins à roulettes sous un kiosque avec pour jeune partenaire une fillette, mais son numéro n’est pas rentré dans la légende.

21 janvier 2016

Charlot boxeur (The Champion) 1915

http://www.youtube.com/watch?v=kGxAibsSzoU

La boxe présente habituellement des caractéristiques à la fois majestueuses et mélodramatiques, voire tragiques (Marqué par la haine - 1956, Rocky - 1976, Raging Bull - 1980, Million Dollar baby - 2004…) Toutefois, ce sport est également propice à une représentation plus burlesque. Charles Chaplin en a exploité le comique de situation, où un match de boxe devient une succession de gags. The Champion (1915) est un court-métrage entièrement consacré à ce sport. Charlot, le « tramp » (vagabond) trouve en la participation à un match de boxe la possibilité de gagner le cœur d’Edna, mais aussi un peu d’argent pour survivre. L’œuvre s’ouvre sur l’intertitre : « Completely broke. Meditating on the ingratitude of humanity. »

Le personnage faussement maladroit est plein de bonté, comme le montre son attitude envers le chien affamé. La sensibilité et la vulnérabilité de Charlot sont celles d’un enfant. Peiné de voir un concurrent se sentir mal après avoir été roué de coups, il le cajole dans ses bras, attendant lui-même son tour. Cependant, Charlot n’en demeure pas moins rusé, et cache un fer à cheval dans son gant de boxe. Sa sélection est immédiate et clôture la première partie du film.

La seconde partie est consacrée à son entrainement en vue du match de boxe. C’est certainement la partie la plus riche en rebondissements dramatiques et comiques. Avec son survêtement de sport qui ressemble davantage à un costume de bagnard, il entame l’entrainement de façon peu orthodoxe. En effet, celui-ci est fréquemment ponctué de pauses où Charlot boit son bidon grossièrement bariolé des lettres BEER (bière en français). Parallèlement, il tente d’épater Edna, la fille de son entraîneur. Il subit également une proposition de corruption de la part de l’entraîneur de son rival.

Suite à sa préparation physique, Charlot entre sur le ring muni d’une ceinture blanche afin d’affronter son adversaire. Avec un style, certes, plus défensif qu’offensif dans un premier temps, il réussit à faire traîner le match. Comme par instinct de survie, il se jette dans les bras de son adversaire, qui, décontenancé, n’arrive plus à le battre. L’arbitre l’aide en le maintenant par la ceinture. Finalement, les honneurs reviendront au chien du début qui sauve Charlot. Avec l’intertitre « To the winner. The reward », Charlot embrasse malicieusement sa dulcinée. La troisième partie paraît la plus faible en comparaison avec les deux précédentes dont les gags et l’intensité dramatique allaient crescendo. En 1931, dans City Lights, Charles Chaplin reprend précisément l’idée d’une scène de boxe, mais avec cette fois-ci une maîtrise technique et une rythmique humoristique exemplaire. Il intègre même quelques éléments de catch.

Comme la plupart des « Charlots », ce court-métrage est à la fois enfantin et osé, innocent et provocateur, tendre et cruel.

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